Le syndrome de la trop bonne éducation
A l’heure où beaucoup se posent la question de savoir si notre époque ne serait pas problématique pour élever des enfants, moi je suis plutôt du genre à jeter un œil critique sur l’éducation que j’ai reçue.
Oui, certains se demandent si, avec le chômage actuel, ça vaut le coup d’engendrer de futurs chômeurs. D’autres, en voyant les petits monstres soi disant hyper actifs mal traiter leurs parents, s’interrogent sur la difficulté d’élever ces mini pouces virulents.
Mais qu’en est-il de ceux qui ont subi une trop bonne éducation ? Sont-ils mieux lotis ?
Je ne crois pas. Non pas que je reproche à ma parentèle de m’avoir inculqué de bonnes manières. Non. Ma famille aimante a bien fait, pour un univers parfait.
Malheureusement, il faut bien admettre que notre monde est loin d’être idéal et le requin attend, tapi, de pouvoir bouffer les pauvres petits poissons qui passent dans le coin.
Méfiez-vous des "grandes dents", qui sont bien souvent persuadés de leurs bons droits, pensent représenter une majorité dans la moindre de leurs pensées, et se font fort d’écraser le reste du monde sous leurs grosses godasses mal dégrossies.
Je le constate jour après jour. Et pourtant ce seront les mêmes gens « bien pensant » qui diront être les plus tolérants ; de quoi, on se le demande, quand on les voit se jouer de ceux qui n’ont pas leur profil.
Je suis sûre que l’on serait étonné de voir combien de personnes donnent à des œuvres caritatives, étant soudainement soulagées d’avoir fait leur BA, et juste après avoir signé leur chèque, iront piquer la place de parking à quelqu’un qui attendait en clignotant depuis cinq minutes, ne proposeront pas leur place assise dans le métro à une femme enceinte, dénigreront des personnes sur des forums sans se soucier de la sensibilité de l’autre. Car après tout, de l’autre, ils s’en fichent ; eux ils sont en groupe et nous avons déjà vu qu’ils sont persuadés d’avoir tout le temps raison. C’est bien connu, ils sont le nombril du monde ! Et puis, une discussion, même à bâton rompu, ils ne connaissent pas, s’il n’y a pas un minimum de castagne dedans.
N’oublions pas, dans la classe des requins, ceux qui sont prêts à bouffer les petits poissons. Par exemple, les employeurs qui s’en fichent d’écraser leurs employés. Bien sûr, ils sont là pour s’en mettre plein les poches. Et ça je ne leur reproche pas, sinon à quoi bon prendre le risque d’avoir une entreprise avec tous les ennuis que ça implique. Ce qui me débecte, c’est que ça n’excuse pas certains comportements. Les payes misérables, les emplois précaires, les mises au placard, les abus de pouvoir, les brimades, etc… C’est pas parce qu’on veut faire du fric, qu’on doit être forcément pourri, quand même ! Sans pour autant tomber dans le mièvre, non plus. Contrairement à ce que certains pourraient penser, je ne verse pas dans la nunucherie. Je déteste les poignées de main et les bisous en veux-tu en voilà. Ce n’est pas mon truc. Je suis, d’autant plus dans le monde du travail, pour le professionnalisme, sans les à côtés de fausse franche camaraderie qui me feraient plutôt vomir.
Que fait la trop bonne éducation là-dedans ?
Eh bien tout simplement, qu’un trop bien éduqué, ne se défendra pas forcément aussi bien qu’il en aurait envie. A tort, certainement, me dire-vous !
Exemple : un de ces gens traite un trop bien éduqué de con, pour une raison peu congruente. Le trop bien éduqué, n’expliquera pas à l’autre combien sa démarche est fort puérile et peu pertinente et que s’il n’avait pas la tête trop planquée dans son nombril, il verrait que lui le bien éduqué n’est pas seul non plus à penser de cette manière. Non, il ne peut pas car la bien séance enseignée depuis la plus petite enfance lui a appris à ne pas insulter, à ne pas provoquer (dans le sens négatif, bien entendu), à ne pas dénigrer, etc… bref, vous avez compris mon propos.
Du coup, moi je dis « pauvres bien éduqués ! », la vie vous a mal préparés aux confrontations avec ces êtres persuadés qu’eux seuls sont dans le vrai, et qui eux ne vous feront aucune faveur, et même s’amuseront à vos dépens, juste histoire de passer une bonne soirée à rigoler entre eux, à votre sujet, cela va de soi !
Et si par malheur, par l’effet « goutte d’eau qui fait déborder le vase » vous répondiez à une attaque ?
Mal vous en prendra, car je vais me répéter, mais c’est un fait, eux, ils ont toujours raison, vous, toujours tort, et dans leurs réponses vous comprendrez bien qu’ils n’auront même pas pris la peine de vous écouter, lire, parce qu’après tout, ils s’en fichent ; l’être humain n’est tout simplement pas leur centre d’intérêt.